quarta-feira, 15 de maio de 2019

Historique du Père Gaëtan de Tillesse par lui-même

Texte dactylographié à Fortaleza, au Brésil, dans les années 1970.
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Gaëtan Minette de Tillesse naquît le 7 juin 1925 à Neder-Ockerzeel, près de Bruxelles. Bien peu de temps après sa naissance, sa famille vint s'établir à Bruxelles où il vécut et grandit dans le quartier de Saint-Josse-ten-Node jusqu'à l'âge de 15 ans. Il étudia jusqu'à la 3º latine au Collège Saint-Louis.

Gaëtan et sa mère Augusta Zangrye Baronne
1925

Il avait 15 ans lorsqu'éclata la guerre. Sa famille émigra en bicyclette jusqu'aux Moëres près de Furnes, où s'installèrent successivement les Etats-Majors anglais et français, dans la plus grande confusion, ayant perdu contact les uns avec les autres. Ensuite vint le réembarquement des anglais qui résistèrent jusqu'à la dernière limite dans la maison où la famille de Gaëtan s'était réfugiée pours défendre le canal de Furnes distant de moins de 100 m. Le dépôt de munition installé dans les dépendances de la maison fut incendié ménageant quelques émotions aux 60 réfugiés installés dans les caves. Le lendemain, les allemands étaient là et la famille retourna à Bruxelles, contemplant encorex les dernières fumaces du prodigieux incendie de Dunquerque.

La Famille de Tillesse à Bruxelles : Augusta, Georges, Nadine et Gaëtan
Années 1930


Peu de temps après, sa famille s'installa dans le Limbourg à Vliermaalroot, un petit village où la famille possédait une petite propriété. Il continua les deux dernières années de ses humanités au collège Saint-Hadelin à Visé, où il se rendait en vélo chaque semaine, par tous les temps.

Maison da famille Minette de Tillesse à Vliermaalroot
Cortessem, Belgique

Après le débarquement des alliés en Normandie, lorsqu'il eut 18 ans, il s'engages dans la Résistance et fit plus de 15 prisonniers allemands lors de la retraite. Il s'engagea immédiatement comme volontaire au Commando et fit l'entrainement en Ecosse. Il eut encore l' occasion de participer à quelques opérations en Allemagne, de février à juin 1945.


Le Soldat 7210 (Gaëtan) e sa mère Augusta
1944-5

Démobilisé en octobre 1945, il fit ses derniers adieux à sa famille et entra au monastère d'Orval où il vécut 22 ans dans la silence et l'austérité de la vie cistercienne. Il étudia la philosophie au monastère et y commença la théologie. Il fut ensuite envoyé à Rome à l'Université Grégorienne pour y conquérir la licence en théologie, et à l'Institut Biblique Pontifical pour y conquérir la licence en Ecriture Sainte. Il fut ensuite professeur d'Ecriture Sainte durant 11 ans au monastère d'Orval.

Le Frère Marie-Georges (Gaëtan) au Monastére d'Orval
1946-7


Ici commence une nouvelle histoire. Il avait goûté immensément de la vie de la Trappe, parce qu'il avait une soif de don total de lui-même et il fut comblé à la Trappe. Pourtant, depuis plusieurs années, et en particulier depuis le Concile, il sentait un immense désir que cette vie merveilleuse de la Trappe ne soit pas seulement le privilège d'un petit cercle choisi, mais qu'elle devienne l'expérience de tout le peuple. L'Evangile est pour les pauvres, il n' est le privilège d'aucune classe ou d'aucun groupe particulier. Pourquoi s'enfermer entre les grands murs moyennageux d'un monastère pour vivre l'Evangile ?

Le Frère Georges (Gaëtan), le deuxième debout, avec les moines d'Orval

Il demanda donc à ses Supérieurs autorisation d'entreprendre une expérience monastique d'avant-garde au milieu des pauvres du Nord-Est brésilien. Il passa premièrement 8 mois à Salvador, donnant des cours d'Ecriture Sainte à la faculté de théologie de l'Université de Salvador et travaillant en même temps dans les quartiers les plus pauvres de la ville, Cabula, São Gonçalvo-do-Retiro où il eut l'occasion de prendre un contact profond et fraternel avec le petit peuple pauvre de la banlieue.


Au Brèsil, 1968

A la suite de l'invasion armée de la police dans le monastère de São Bento où il était accueilli, il eut l'occasion de rencontrer un groupe d'étudiants universitaires avec lesquels il organisa, une réunion hebdomadaire et bientôt inicia avec eux un travail de promotion dans un quartier pauvre et abandonné de la ville : Pau Miudo.


En fin de 1968, il décida définitivement son choix pour la ville de Fortaleza, capitale de l'Etat du Ceará, au centre du triangle de la sécheresse. La ville compte près d'un million d'habitants. Il pensait y installer, avec son compagnon Norbert Gorrissen de la même abbaye d'Orval un centre de réflexion et d'approfondissement humain et chrétien. Mais, lorsqy'il arriva à Fortaleza, le 22 novembre 1968, il apprit, le même jour, que le quartier pauvre du Pirambú était sans prêtre.

Au Pirambu (maintenant "Cristo Redentor")
Annés 1970

Pirambú est une banlieue populaire et jadis mal-famée de la ville comportant actuellement 80.000 habitants. Le quartier était constitué par toutes les personnes déplacées, fuyant la sécheresse de l'intérieur de l'Etat et se réfugiant en marge de la ville de Fortaleza, dans les dunes abandonnées. Les petites cahuttes de torchis se collaient les uns aux autres formant un inextricable amalgame de ruelles et impasses exploités par des sans entrailles extorquant des locations exhorbitantes pour des baraques croulante au plancher de terre battue. Tout ce monde croupissait dans une promiscuité de prostitution, de viols, de débauche, de boisson, de crimes. Tous les jours les journaux de la ville relataient quelques unes de exactions commises au Pirambú et deux fois par semaine, pour le moins, racontaient les crimes, morts d'hommes, de femmes et d'enfants qui s'étaient perprétées dans ce lieu dont aucune personne civilisée ne s'aventurait à fouler les dédales. Tout cela était agrémenté du drame périodique de la police venant faire une incursion détruisant les masures de 10, 20 ou 50 familles d'un seul coup, laissant tout ce monde désespéré sans un sou au milieu de la rue; chaque famille avec son paquet de linge, son unique casserole et souvent ses 11 enfants, sens abri, sans défenseur, sans aucun droit. Cela se renouvelait chaque fois que l'un des prétendus propriétaires du terrain abandonnés où ses pauvres avaient élevé leur méchante baraque décideit de récupérer une parcelle de terrain pour construire une usine ou pour vendre un lopin de terrain : à cette fin, il fallait premièrement débarrasser le terrain à l'aide de la police.




"Pirambu: la misère sans limites".
Journal "O POVO", 22/04/1975, p. 12

Un prêtre brésilien commence courageusement le travail dans ce quartier que nul n'osait affronter. Il y pénétra tous les milieux, installa un service social, fit une campagne pour désapproprier le terrain occupé par le peuple du Pirambú, organisa une véritable communauté responsable, divisant le quartier en 6 zônes, chacune avec son conseil de zone, ses groupes de mères, de pères, de jeunes. Tous ses groupes fonctionnant chaque semaine pour étudier les problèmes de la zone, assainir les conditions de vie, ouvrir des rues, créer des centres médicaux, des écoles, isntaller l'électricité dans les rues et centres principaux pour le moins et améliorer, au prix d'un travail gigantesque les conditions de vie de tout le quartier. En moins de 10 ans, Pirambú vécut une transformation radicale. Actuellement, Pirambú est un quartier pauvre, certes, mais qui se respecte et qui lutte pour améliorer toujours son standard de vie.



Père (évêque) Helio Campos (1912-1975)

Lorsque P. Gaëtan arrive à Fortaleza, le 22 novembre 1968, il apprit que Pirambú était sans chef, parce que l'initiateur de cet immense travail, P. Helio Campos avait été contraint de se retirer depuis juillet 1968 pour raison de santé et pour raisons de crise interne dans la communauté. Aucun prêtre brésilien ne voulait prendre la relève, car le travail était immense.

P. Gaëtan et P. Norbert réfléchirent ensemble, car l'orientation du Pirambú éteit différente de la ligne monastique qu'ils avaient suiviex jusque là. L'étiquette de "curé" de paroisse est étrangère à la tradition cistercienne. D'autre part, le travail de promotion, pauvre au milieu des pauvres, luttant côte-à-côte avec les pauvres de Nord-Est brésilien était dans la plus pure ligne de l'Evangile et du Concile Vatican II. S'il est un témoignage chrétien aujourd'hui, c'est au milieu des pauvres qu'il doit se réaliser. Ce travail de promotion fraternel entièrement basé sur l'Evangile parut à P. Gaëtan l'appel de Dieu venant à lui à l'heure exacte où il s' apprêtait à travailler à Fortaleza. P. Norbert fut du même avis que lui. Après une soirée de réflexion commune et de prière, ils communiquèrent à P. Helio Campos qu'ils était prêts à accepter la charge du Pirambú. Ce fut une immense joie pour le pionnier du Pirambú et, quelques jours plus tard, le 7 décembre 1968, P. Gaëtan et P. Norbert s'installaient au Pirambú pour y continuer cet immense travail de promotion humaine et chrétienne. 



Le Père Gaëtan a reçu le titre de "Bienfaiteur de l'Enfant de Fortaleza" (2002), "Citoyen de Ceará" (2003) et bien d'autres.

Tout le travail du Pirambú est fondé sur l'Evangile. Quelques slogans dynamisent le travail commun : "Nous croyons en l'amour", "Nous sommes responsables de notre Communauté", "La Communauté sera ce que chaque membre sera", etc. Tout ce travail est organisé en conseils. Les conseils sont formés des représentants des divers groupes organisés de chaque secteur : un représentant des jeunes, un représentants des pêcheurs, un représentant des pères, une représentante du club de mères, un représentant des écoles, un représentant du secteur santé, etc. Tous ces représentants forment le Conseil qui se réunit chaque semaine et étudie tous les problèmes de la zone. Les habitants de la zone viennet présenter leur problème et désiderata au Conseil et le Conseil s'efforce de donner droit à tous, de faire respecter la morele publique, d'obtenir des écoles, le pavement de rues, l'électricité, etc.


Au Pirambu - Annés 1970

Outre ces conseils locaux, un Conseil Général réunit chaque semaine trois représentants de chaque zônex et quelques membres d'organismes qui englobent toute la communauté. Ce conseil Général coordonne les travaux des zones et résout les problèmes d'intérêts généraux échappant à la compétence des zones particulières.


P. Gaëtan reçut d'office le titre de Président de cette Communauté. Son travail est un travail d'accompagnement et de coordénation. Le peuple a sans cesse besoin d'être soutenu et encouragé, sans quoi tous les conseils et tous les groupes s'effondrent d'inanition. Ce travail de promotion personnelle des membres responsables de la communauté est le travail essentiel de P. Gaëtan. Près de 200 personnes responsables travaillent déjà dans la communauté, s'efforçant de réunir le peuple, de conscientiser le peuple, de lui montrer qu'il peut vivre de façon plus décente et meilleure, organisant des groupes de jeunes, luttant pour l'alphabétisation totale de cette zône pauvre entre les pauvres.

Pirambú - Annés 1970

Après 7 mois de travail au Pirambú, P. Norbert retourna en Belgique et regagea l'abbaye d'Orval, laissant P. Gaëtan seul en face de plus de 30.000 habitants (Pirambú fut divisé effectivement en deux paroisses et deux communautés). Il réussit au prix d'un immense travail, une magnifique école de l'Etat dans la zone la plus pauvre. Il obtint l'électricité pour la même zône. Il créa une École secondaire quix industrielle, c'est-dire qui donne à la fois une formation d'humanités modernes complètes et de formation technique d'imprimeur, électricien mécanicien, menuisier, tailleur, etc. Il obtint également le pavement de trois rues qui constituent les axes du quartier permettant un accès facile et largement ouvert à toutes les parties principales du quartier. Il fait actuellement un immense effort d'urbanisation avec une équipe de volontaires du quartier aidés par des techniciens du secrétariat d'urbanisme.


Le quartier était formé d'immenses dunes, infranchissable.

Il est une autre oeuvre qu'il a initié et qui est au premier plan de ses préocoppations, c'est un village d'enfants pour les enfants concubinason va ailleus e pour abandonnés du Pirambú. Selon une évaluation, il doit y avoir plus de 2.000 enfants abandonnés ou moralement abandonnés dans la communauté. Ce fléau provient des ménages irréguliers qui fourmillent encore dans ce quartier pauvre. Un nombre immense de personnes vivent ensemble dans un simple concubinage. Au premier accroc, l'homme plante lá la femme et les gosses et s'en va ailleurs tenter de nouvelles aventures. La femme abandonnée doit forcément travailler pour gagner le pain de sa famille. Elle part à l'usine à 6h du matin et rentre à 6h. du soir, laissant sa famille à l'abandon. Une voisine donne un peu de riz et de haricots aux gosses pour leur diner et les gosses restent abandonnés dans les dunes.


"Pirambu: les deux mille mineurs abandonées".
Journal "O Povo" 22.04.1975

P. Gaëtan a donc lancé une grande campagne pour créer un village d'enfants. Il pense, en effet, qu'un enfant doit être éduqué dans une famille. Il veut donc, pour les enfants totalement abandonnés, des petites maisons populaires avec chacune une "petite mère" qui prendre en charge 6 à 8 enfants des deux sexes à partir d'un mois et jusque 10 ans. Une fois que les enfants entrent dans ces maisons ils y resteront jusqu'à l'âge de leur émancipation complète. Ils y recevront une formation complète, jursqu'à l'université s'ils en sont capables et si les ressources de la communauté le permettent. En outre une crèche abritera durant le jour les enfants moralement abandonnés, qui, la nuit retourneront auprès de leur père ou de leur mère.


Communauté d'Enfants "Cristo Redentor"
Fortaleza - Brèsil, annés 1970.

Cette oeuvre immense fut commencée sans aucune ressource, parce que la quartier est le plus pauvre qu'on puisse rêver et que personne n'a rien. On a commencé la campagne avec des vielles boites en fer-blanc, des vieux journaux et des bouteilles. Grâce aux bonnes volontés on a actuellement la possibilité de construire deux petites maisons pour commencer. La nécessité est urgente et les maçons sont déjà à pied d’oeuvre pour commencer le travail.

"Qui sont nos parents?" Journal Tribuna do Ceará, supplément T.C Dimensão
Fortaleza, Brésil, p. 08, 1977(?)


Tout ceci est un commencement de la lutte de P. Gaëtan dans ce quartier pauvre du Nord-Est brésilien. Il n'y a que deux ans qu'il y a initié le travail et déjà beaucoup de réalisations ont vu le jour. Il est décidé à consacrer sa vie entière à ce quartier pauvre. Que Dieu féconde son travail et lui donne de réaliser un authentique témoigne de charité désintéressée dans une ligne d'authentique promotion humaine !

Quartier Cristo Redentor (avant "Pirambu") aujourd'hui, avec 27 000 hab.
Comparez avec les photos précédentes.


Nous travaillons pour que le nom de cette avenue ("Vila do Mar") porte le nom du Père Gaëtan.


Institut Religious Nova Jerusalem
Quelques fils adoptifs du Père Gaëtan - Mai 2019

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Ci-dessous le texte original:





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